L’obésité tue plus que le corona… Est-elle aussi « contagieuse » ?
Peut-on « attraper une obésité » comme on attrape un rhume ou la Covid ? Aussi incroyable que cela puisse paraître, les études semblent montrer que oui. Explications
On sait que notre corps est programmé pour stocker, en particulier les aliments caloriques (gras et sucrés). On sait aussi que si nos parents sont obèses, notre risque de le devenir est plus élevé. Pour les bébés éprouvettes, on sait que si la mère porteuse est obèse, le risque d’obésité pour l’enfant est plus grand. Même si la mère biologique est mince !
On sait enfin que si nos amis ou les amis de nos amis sont obèses, notre risque d’obésité augmente jusqu’à 57%. Cela nous conduit tout naturellement à la conclusion que l’épidémie d’obésité à laquelle nous assistons et qui s’aggrave, est surtout liée à notre environnement et nos habitudes de vie… En deux mots, à notre épigénétique plus qu’à nos gènes.
Mais il y a plus ! Les antibiotiques, qui tuent les bactéries pathogènes et celles de notre microbiote, augmentent notre risque d’obésité. Est-ce à dire que notre flore intestinale ou microbiote, joue un rôle dans l’obésité ? Oui. Des chercheurs ont montré que le microbiote d’une souris obèse transplanté chez une souris mince va la rendre obèse, et vice versa.
Heureusement, il y a d’autres moyens d’agir sur la composition de notre microbiote qu’à travers la transplantation « fécale ». Par exemple via notre alimentation. Les produits animaux renforcent les mauvaises bactéries, alors que les végétaux (fibres) vont favoriser la croissance et la diversité de nos bonnes bactéries, celles qui métabolisent les graisses.
Les études montrent par ailleurs que les personnes vivant sous le même toit échangent leurs bactéries… y compris avec leur chien. On savait que les germes passaient d’une personne à l’autre via les mains, comme pour la gastro. On découvre maintenant que cet échange de germes peut influencer notre poids et peut-être même nos comportements et notre santé !
En effet, les maladies responsables de 75% de la mortalité dans le monde (infarctus, AVC, cancer, diabète, Alzheimer…) ont toutes un lien avec notre microbiote. Elles sont jusqu’ici considérées comme « non transmissibles ». Le sont-elles vraiment ? Dans le doute, le lavage des mains est efficace. La preuve : il n’y a pas eu de gastro cet hiver !
Jean-Philippe de Toledo
Président
Newsletter précèdente : Elle tue deux fois plus que le corona et elle est en expansion
Newsletter suivante : Préparer l’après pandémie
Envoyer à un(e) ami(e)