Gestion du poids et longévité
S’occuper de sa santé, c’est améliorer sa qualité de vie et prolonger sa longévité. Cela passe notamment par une meilleure gestion de son poids, explique le Prof. Alain Golay, chef du service d’enseignement thérapeutique pour maladies chroniques des HUG.
Propos recueillis par Patricia Bernheim
L’adage affirmant qu’il vaut mieux prévenir que guérir n’a rien perdu de sa véracité. « En médecine, on sait très bien que si on veut s’épargner des conséquences négatives à long terme, il faut tout de suite prendre de bonnes habitudes de vie : bouger, manger sainement, boire de l’alcool avec modération et ne pas fumer. De nombreuses études montrent qu’on arrive ainsi à diminuer la mortalité, toutes causes confondues, de 75% à 10 ans ».
Reste que changer de comportement n’est pas simple. Dès lors, comment apporter des modifications à nos habitudes sans que cela ne nous coûte trop ?
« Agir sur deux aspects seulement, par exemple arrêter de fumer et boire avec modération, va déjà avoir des conséquences positives sur les causes de mortalité dues au cancer (–50% à dix ans). Si on se lance dans une activité physique et qu’on augmente sa consommation de fruits et légumes, cela aura une influence positive sur notre système cardiovasculaire ».
« Prenons le cas d’une personne obèse. Si elle perd 10 kg, elle diminue de 30% à 40% son risque de mortalité dû à un cancer ou une maladie cardiovasculaire dans les 10 ans, quel que soit son âge. Donc cela vaut la peine de prendre des mesures de prévention en tous temps ! »
« Les études montrent que, a contrario, une personne qui a un surpoids de 20 kilos pendant 20 ans, ou de 10 kg pendant 40 ans, va inexorablement développer un diabète de type 2. Le risque est d’autant plus grand si ses parents sont diabétiques, parce que le facteur génétique joue également un rôle. Mais il faut savoir que, durant les cinq premières années d’un diabète de type 2, on peut guérir en perdant simplement du poids. Au-delà de 5 ans, le traitement à l’insuline devient nécessaire. Donc, là encore, cela vaut la peine d’agir le plus tôt possible. »
Trois règles de base
- Consommer plus de légumineuses, de fruits et de légumes et diminuer les matières grasses, surtout celles d’origine animale.
- Bouger une demi-heure ou deux fois un quart d’heure par jour, simplement en marchant, est déjà très efficace sur la baisse des risques de mortalité et de survenue des maladies.
- Détecter les grosses erreurs, différentes pour chacun d’entre nous. Pour certains, ce sera un excès de sucre parce qu’ils ne consomment que du sirop, des boissons de type Cola ou du thé froid. Pour d’autres, c’est un excès d’huile d’olive sous prétexte que c’est une « bonne » huile. Or, même d’olive, c’est de la graisse pure dont la consommation recommandée est de trois cuillères à soupe par jour, toutes matières grasses confondues. Deux croissants par jour suffisent à atteindre ce quota ! L’idée n’est pas de se priver, mais de simplement diminuer la quantité de ces aliments.