Pardon, tu peux répéter?
Le fait que la vue baisse avec l’âge est en général bien admis. En revanche, il y a encore une certaine gêne à reconnaître que l’on n’entend plus très bien. Pourtant, comme dans l’optique, il existe aujourd’hui des solutions performantes pour compenser ce phénomène naturel.
Par Patricia Bernheim
Signe du vieillissement de notre audition, la presbyacousie concerne tout le monde, mais pas au même rythme. Ainsi, certains en souffrent dès l’âge de 40 ans, d’autres vers 80 ans. Tout dépend de l’histoire auditive de chacun. La plupart du temps, elle est diagnostiquée dans la soixantaine, alors qu’elle s’est installée, progressivement, depuis déjà quelques années.
Elle se manifeste de la façon suivante : on entend toujours, surtout les fréquences basses, mais on comprend moins bien. Petit à petit, on ressent une gêne toujours plus importante dans le bruit, des difficultés à suivre et à participer aux discussions familiales ou professionnelles. Mais, comme il n’est pas facile de reconnaître que l’on devient malentendant (un phénomène attribué, à tort, au très grand âge), ce sont souvent les remarques de l’entourage qui incitent à consulter un médecin ou un audioprothésiste.
N’attendez pas ! En matière de presbyacousie, plus on intervient tôt, mieux c’est. Les aides auditives ont non seulement pour but d’améliorer l’audition, mais aussi de la rééduquer grâce à la plasticité cérébrale. De nombreuses études ont montré qu’un appareillage précoce des deux oreilles présentait de nombreux avantages : une sensation très proche de l’audition naturelle, une fatigue auditive réduite, une restauration de la localisation des sources sonores et une nette amélioration de la compréhension de la parole dans le bruit. Participer pleinement aux réunions familiales et professionnelles redevient alors possible. A contrario, en l’absence d’appareillage, l’évolution du trouble devient irréversible. On risque alors un isolement toujours plus grand et que le cerveau, moins sollicité, n’arrive plus à compenser la gêne.
Retrouver un confort d’écoute Une fois la perte auditive évaluée grâce à un audiogramme, l’audioprothésiste choisit la solution la plus adéquate en tenant compte des capacités auditives de la personne, des problèmes qu’elle rencontre, de ses besoins mais aussi de critères esthétiques.
Grâce à la technologie numérique, les appareils sont aujourd’hui aussi petits et discrets que performants. Equipés d’une Intelligence Artificielle, ils ont la capacité de réagir instantanément aux variations de l’environnement sonore, de filtrer le bruit et de se concentrer en priorité sur la voix, quelle que soit la complexité de l’environnement sonore.
Pour régler l’appareillage, le patient, installé dans une salle d’essai, est plongé dans diverses situations telles qu’un bistro bruyant, un tunnel ou une réunion professionnelle. Cela permet à l’audioprothésiste de programmer les algorithmes de l’aide auditive et d’optimiser leurs réglages en fonction des indications du patient. Ainsi, ce dernier peut profiter pleinement des performances obtenues grâce à la miniaturisation des aides auditives : une excellente perception de la parole et un réel confort d’écoute. Tous les problèmes, tels que les sifflements, sont aujourd’hui résolus mais plusieurs séances de réglage sont nécessaires pour obtenir un résultat optimal.