Alimentation et santé, une influence sous-estimée
La plupart des Suisses savent qu’alimentation et santé sont étroitement liées. Mais, pas moins de 21% des personnes excluent toute corrélation avec le cancer. En réalité, un tiers des cancers pourraient être évités grâce à une alimentation équilibrée.
Plus de 70% des personnes interrogées* estiment que l’alimentation influe considérablement sur notre état de santé. Avec l’activité physique et le mode de vie, elle est citée (à juste titre) comme le facteur N°2, après le tabac. Les personnes sondées pensent notamment que l’alimentation joue un rôle déterminant dans la prévention du surpoids, du cholestérol et des maladies cardiovasculaires, rôle qui, selon les spécialistes, est en partie mal évalué. Par exemple, l’influence de l’alimentation sur le cholestérol et l’ostéoporose est plutôt sous-estimée ; elle l’est même clairement pour le diabète de type 2 et le cancer: à peine 50% des personnes interrogées pensent qu’elle influence de façon importante l’apparition du diabète de type 2, et seulement 22% le développement de cancers. En réalité, le diabète est directement lié au surpoids et un tiers des cancers pourraient être évités grâce à une alimentation équilibrée.
Les seniors mieux informés
L’étude montre que les jeunes sont moins bien informés des différentes maladies que les personnes d’âge moyen et les seniors. Le panel interrogé estime connaître beaucoup mieux l’influence de l’alimentation sur les maladies cardiovasculaires et le cholestérol que sur l’ostéoporose et les allergies alimentaires. Et 76% pensent (à juste titre toujours) que les graisses animales augmentent le risque de développer une maladie cardiovasculaire. Les autres facteurs de risque cités sont les boissons sucrées et le sel. En revanche, le poisson, les huiles d’olive et de colza sont considérés comme des aliments qui diminuent ces risques; 58% de ceux qui, pour des raisons de santé, ont déjà changé leur régime alimentaire, l’ont fait sur les recommandations de leur médecin: régime hypolipidique (notamment diminution des graisses animales), consommation de plus grandes quantités de fruits et légumes, suppression des desserts et sucreries.
Les conseils concrets manquent
Environ 90% des personnes interrogées s’intéressent à la prévention et au traitement des maladies par l’alimentation, principalement les femmes (58% contre 41% d’hommes). Même s’ils sont nombreux à avoir conscience de l’influence de l’alimentation sur les maladies, 62% indiquent souffrir d’une affection ou être sujets à une constellation de risques qui y sont étroitement liés. Le surpoids est l’affection la plus souvent citée (26%).
Le premier sondage de Coop, «Manger sain: préférences, connaissances et comportements», avait déjà montré que, si les Suisses connaissent une grande partie des recommandations alimentaires, ils ne les mettent pas forcément en pratique. Les résultats de cette troisième étude révèlent eux aussi la nécessité d’expliquer concrètement à chacun comment appliquer ces conseils.
*Le sondage, publié en novembre dernier, s’inscrit dans le cadre d’une série d’études sur le thème « Alimentation et santé », réalisées par Coop avec le soutien technique de la Société suisse de nutrition (SSN). Elles peuvent être consultées sur le site www.sge-ssn.ch