Faire de son corps un ami
Depuis l’Antiquité, la notion d’activité physique est fondamentale pour « soigner sa santé ». Il était recommandé d’adapter son alimentation à son activité physique, d’alterner des périodes actives avec des périodes de repos, de nourrir son esprit autant que son corps; bref, d’avoir une vie équilibrée et de faire de son corps son ami. Aujourd’hui, différentes formes d’activités physiques sont bénéfiques pour la santé et permettent de se « reconnecter » à notre corps.
Par le Dr Michel Golay, chiropraticien, Athletica
Les trois principales qualités ou capacités que notre corps doit maîtriser pour se sentir bien et sous contrôle sont la coordination, la force et les capacités cardiovasculaires. Chacune d’entre elles doit être entraînée, développée en combinaison avec d’autres ou individuellement.
La coordination
La coordination est la capacité à effectuer un mouvement ou une séquence de mouvements plus ou moins complexes de manière efficiente avec la dépense énergétique minimale. Elle requiert une grande capacité à s’orienter dans l’espace, à ressentir la position de son corps par rapport à la gravité qui a toujours tendance à vouloir nous faire perdre l’équilibre.
Pour l’entraîner, il est essentiel d’effectuer des exercices qui font appel à tous les récepteurs nerveux informant notre cerveau : les récepteurs visuels, ceux de l’oreille interne ainsi que ceux situés au niveau de nos ligaments, capsules articulaires et muscles. La qualité du mouvement moteur dépend de la quantité d’informations reçues et traitées par notre cerveau. Lors de l’apprentissage de mouvements complexes, il est important de les décomposer, afin de « sensibiliser » le cerveau à toutes les différentes parties du corps mises en action.
Parmi les sports ou les activités qui requièrent beaucoup de coordination figurent toutes les formes de gymnastique, les sports de combat (judo, karaté), de balle et de glisse, tous les types de danse ainsi que le taï-chi qui, avec certaines formes de yoga, est une excellente méthode pour reconnecter corps et esprit.
Pour être performant dans ces activités, il est important de favoriser la relation sensorielle corps-cerveau, plutôt que la notion de force.
La force
Pour se mouvoir et faire les tâches du quotidien, il faut de la force. On en distingue trois types. L’endurance de la force est la capacité pour un muscle ou groupe de muscles de répéter un mouvement sans se fatiguer. Elle permet de fonctionner dans les activités journalières et d’assurer la protection des structures articulaires, ligamentaires, capsulaires et osseuses de notre appareil locomoteur. La force maximale est la capacité à exécuter un effort à intensité maximale, à l’image des athlètes dont c’est le critère primordial de performance. Enfin, la force élastique est la capacité à utiliser les structures non contractiles de notre appareil locomoteur pour générer plus de force.
Les méthodes d’entraînement sont différentes pour chaque forme de force. Pour la santé, c’est l’endurance qu’il faut privilégier. Il est clair également que la pratique régulière d’un sport développe la force spécifique à celui-ci. Raison pour laquelle une personne qui change de sport développe facilement des courbatures les premières fois, même si elle est en bonne condition physique. Il est indispensable d’avoir une bonne endurance avant de songer à développer la force maximale. Beaucoup de sportifs sautent cette étape et le paient par des blessures.
Les capacités cardiovasculaires
Peut-on avoir du plaisir à se bouger lorsque, au moindre effort, l’essoufflement arrive ? La réponse est dans la question. Pour être à l’aise, il est nécessaire que notre système cardiorespiratoire soit capable d’amener suffisamment d’oxygène à nos muscles. Notre cœur, nos poumons doivent ainsi être entraînés. L’activité de type endurance a également pour effet d’augmenter le nombre de capillaires sanguins et, ainsi, de rapprocher le sang oxygéné de nos cellules.
Comme pour la force, le choix et le dosage de l’intensité de l’entraînement sont essentiels. Pour accomplir un travail de qualité, trois seuils doivent être pris en considération: le seuil des graisses, qui correspond au moment où laconsommation de graisse par nos muscles est maximale; le seuil ventilatoire, qui correspond au moment où le système respiratoire doit commencer à faire de gros efforts pour remplir les besoins musculaires, et la fréquence cardiaque maximale, qui nous informe qu’on est au bout de nos possibilités.
Le test le plus précis et fiable est l’ergospirométrie. Elle permet une mesure directe de la consommation d’oxygène et de la production de CO2 durant un test d’effort. A partir de ces valeurs, il est possible de construire des plans d’entraînements 100% individualisés, qui respectent le potentiel du moment de la personne.
La marche, la course, le vélo, le rameur, soit des « activités cycliques » par définition, permettent d’améliorer les aptitudes cardiovasculaires grâce à une grande quantité de mouvements plus ou moins réguliers, répétés sur une certaine durée.
Que dois-je faire, docteur ?
Dans ma consultation quotidienne, mes patients me demandent souvent : quel est le bon sport ? Ai-je des exercices particuliers à faire ? Que pensez-vous de la méthode X ou Y, selon les modes du moment ? Ce sport est-il mauvais pour la santé ?
Comme vous l’avez compris, il n’y a pas d’activité physique miracle. La diversification est la règle. Ces variations sont des sources de « nourritures » différentes pour notre cerveau, qui s’adapte, maintient et développe de nouvelles connexions qui le maintiennent en bonne santé. C’est son propre entraînement. Tout comme la stimulation cognitive, l’exercice physique est un moyen de le garder éveillé.
Quelle quantité de sport dois-je faire ?
Notre norme a beaucoup changé. Nos grands-parents effectuaient facilement une dizaine de kilomètres à pied, matin et soir, pour se rendre à leur travail. Ils n’avaient pas le temps de faire du sport, mais bougeaient énormément. Nos activités de la vie quotidienne ont quasi disparu et nous en sommes à recommander l’utilisation des escaliers comme activité physique…
Lorsqu’il est apparu, le sport loisir était censé compenser la diminution de l’activité quotidienne. Il l’a été pendant un temps. Puis la vie s’est accélérée, les contraintes se sont accrues, les plaisirs se sont modifiés. Aujourd’hui, les deux tiers de la population ne font aucune activité physique.
Alors, après avoir lu cet article, faites-moi (-vous) plaisir. Trouvez une demi-heure par jour pour nourrir votre cerveau de sensations et d’émotions qui en découlent. C’est le minimum que vous puissiez faire pour vous-même. Sur la durée, cela vous permettra également d’économiser 40% sur vos factures médicales. Toutes les motivations sont les bienvenues...
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