Pour une maternité sereine
Pour garantir une grossesse sereine aussi bien pour la mère que pour l’enfant, il est conseillé de prendre un certain nombre de dispositions. Les explications du Dr Brack, spécialiste du stress oxydatif.
Par le Dr Michel Brack
Dès que la grossesse est programmée, une analyse de sang peut être prescrite afin de vérifier si la future maman est bien protégée contre certaines maladies virales telles que la rubéole, dont la survenue au cours de la grossesse peut entraîner des conséquences dramatiques. Une vaccination peut être alors proposée, quitte à différer de quelques mois le début de la maternité.
Optimiser les chances Si le couple fait face à des difficultés de procréation, la prise en charge doit impliquer les deux partenaires. Souvent, en dehors des causes majeures d’infertilité, la patience est de règle. On en profitera pour optimiser les chances de réussite en corrigeant un état de maigreur ou de surpoids et en privilégiant une alimentation riche et variée, notamment en zinc, vitamines du groupe B, et omégas 3. Compte tenu des conséquences sur la fécondité, le déroulement de la grossesse et la santé du futur bébé, le tabagisme actif et passif devrait être supprimé.
Gare à la toxoplasmose Une fois la grossesse programmée et possible, une visite médicale peut être utile afin de vérifier les antécédents gynéco-obstétricaux, l’existence de maladies héréditaires, le bon état de santé ainsi que le statut des vaccinations et immunisations.
L’hygiène est l’un des facteurs essentiels de la réussite de la grossesse et de la bonne santé de l’enfant. La présence d’animaux, en particulier de chats, impose des précautions particulières. Le chat transmet la toxoplasmose par contact avec les selles, maladie qui peut entraîner des fausses couches ou des malformations.
L’hygiène de vie est un autre facteur essentiel. L’alcool est toxique pour l’organisme et plus encore pour celui du fœtus. Il est conseillé aux futures mamans d’éviter toute boisson alcoolisée six mois avant et pendant toute la grossesse. Le tabac entraîne une production de monoxyde de carbone qui se fixe sur les globules rouges pouvant provoquer une asphyxie cellulaire. Il multiplie par deux le risque de grossesse extra-utérine et de fausse couche. La fatigue et le stress jouent eux aussi un rôle délétère, avant et tout au long de la grossesse.
Enfin, une bonne alimentation est primordiale. Si le besoin en apport calorique ne croît pas pendant le premier trimestre, il augmente régulièrement pendant le deuxième et le troisième trimestre avec des besoins supplémentaires de 250 calories par jour. Il faut surtout privilégier une alimentation équilibrée, riche en vitamines et minéraux, notamment en vitamine B9 que l’on trouve surtout dans les légumes à feuilles vertes, les avocats, les asperges, les épinards et les champignons. En dehors des prescriptions faites par votre médecin, les auto-supplémentations nutritionnelles ne sont pas recommandées. Elles peuvent en revanche être guidées par un bilan sanguin préalable.
Le dernier trimestre de la grossesse se caractérise entre autres par le passage d’un grand nombre de vitamines, oligo-éléments et antioxydants de la mère vers le colostrum et le lait afin de préparer l’allaitement du bébé. Ce transfert peut provoquer des déficits plus ou moins importants de ces nutriments chez la mère, autorisant une supplémentation adaptée. Cependant, elle ne peut se faire de façon empirique et il est préférable de réaliser au début du dernier trimestre un bilan sanguin de stress oxydatif qui seul pourra préciser l’existence d’éventuels déficits et les corriger en connaissance de cause.
*Revue Médicale Suisse
N° 155, 30.04.08. G. Kaya