Lait maternel: le meil leur aliment
La semaine mondiale de l’allaitement, organisée par la Fondation suisse pour la Promotion de l’Allaitement maternel, aura lieu du 4 au 10 octobre 2010. L’occasion de rappeler les nombreux bénéfices liés au fait de nourrir son bébé au sein.
Par Patricia Bernheim
En termes purement pratiques, l’allaitement comporte de nombreux avantages. Les jeunes mamans ont tout « sous la main », sans biberon à stériliser ni lait en poudre à mesurer. Le lait maternel est en permanence à disposition, toujours à bonne température (34°C) et gratuit. L’enfant boit ce qu’il veut et ne souffre ni de constipation, ni de colique. A cela s’ajoute que le lait s’adapte aux sollicitations de l’enfant et que son goût change en fonction de l’alimentation maternelle, ce qui permet au bébé de découvrir différentes saveurs. Enfin, toujours d’un point de vue pratique, l’allaitement permet à la maman de tirer son lait et de préparer des biberons à l’avance.
Avantages à long terme Les avantages ne sont bien sûr pas que pratiques. Le colostrum, puis le lait qui se modifie au cours de l’évolution de l’enfant (lire encadré), répondent à tous ses besoins en matière de nutriments nécessaires au développement de ses facultés physiques et mentales. L’allaitement au sein assiste le développement neurologique et les défenses immunitaires de l’enfant et confère une défense additionnelle contre les infections gastro-intestinales. Les enfants sont ainsi moins sujets aux maladies des voies respiratoires supérieures et à de nombreuses infections. Ceux qui bénéficient d’un allaitement de longue durée en ressentent les avantages aussi à long terme: ils présentent un risque réduit de développer une surcharge pondérale et les maladies qui y sont associées, comme le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires ou le cancer.
Enfin, on peut citer, parmi les autres avantages, le fait que l’allaitement soit un mode de contraception aussi longtemps qu’il y a une tétée nocturne. Dès que celle-ci disparaît, en général lorsque l’enfant fait ses nuits, le processus de fécondité se remet en route.
Le contact mère-enfant lors de la tétée et le lait maternel comblent donc tous les besoins du nourrisson, qu’ils soient nutritifs, immunologiques ou affectifs. C’est pour cette raison que l’OMS recommande un allaitement exclusif pendant six mois, puis un ajout progressif d’aliments complémentaires tout en poursuivant l’allaitement jusqu’à deux ans ou au-delà.
Haro sur le biberon ? Recommander unanimement l’allaitement ne signifie pas pour autant vouer les biberons aux gémonies. Certaines femmes ne peuvent nourrir leur bébé au sein pour des raisons médicales, notamment les mamans atteintes de HIV ou d’hépatite active, qui sont en chimiothérapie ou sous lithium.
Et puis, il y a aussi celles qui ne veulent pas allaiter, souvent par manque de connaissances. Dans un hôpital Ami des bébés tel que les HUG, l’accent est donc mis sur l’information et les explications permettant de faire un choix éclairé. Mais si la maman persiste dans son refus, celui-ci est respecté.
Un biberon donné avec bonheur sera toujours mieux qu’un sein donné avec dégout. Enfin, le biberon a aussi ses avantages pratiques. Alterner sein et biberon permet d’inclure le père et donc de « désymbiotiser » la relation maman-bébé. Certaines femmes trouvent par ailleurs les biberons rassurants, parce qu’ils permettent de mesurer la quantité bue par le bébé et parce qu’ils peuvent être préparés à l’avance. Et puis, deux générations nourries au biberon peuvent en témoigner : les laits en poudre contiennent tous les nutriments bons pour le développement de l’enfant, à l’exception, bien sûr, des anticorps.