Petits, mais déjà stressés
Entre un agenda de ministre, la pression des parents mise sur les performances scolaires et les aléas de la vie, les enfants ont de quoi être stressés. Mais ils ne l’expriment pas de la même manière que les adultes. Décryptage.
Par Patricia Bernheim
Votre enfant se plaint régulièrement de souffrir de maux de tête ou de maux de ventre? Il semble souvent irrité ou triste? Il a de la peine à se détendre et à s’endormir? Il semble se désintéresser de tout, y compris des jeux? Il est possible qu’il soit stressé et que ces maux reflètent sa difficulté à y faire face.
Réaction normale de l’organisme en présence d’une agression (un choc émotionnel comme les contraintes de la vie quotidienne), le stress fait partie intégrante de la vie. Mais son excès et le fait qu’il perdure peuvent rendre malade. C’est vrai pour les adultes, et ça l’est aussi pour les enfants.
Un excès de stress peut nuire à leur bien-être physique, affectif, social, intellectuel, et à leur rendement scolaire. Il peut aussi avoir des effets sur leur motivation, leur attention, leur mémoire et le processus d’apprentissage.
Comme les adultes, les enfants ne sont pas tous semblables face au stress. Chacun réagit à sa manière, et ce qui stresse l’un peut n’avoir aucun effet sur un autre. Ainsi, certains parviennent à exprimer facilement ce qu’ils ressentent, alors que d’autres contiennent leurs émotions. Ces dernières trouvent une échappatoire telle que l’apathie, des crises ou des pleurs, qui ne sont pas toujours interprétés comme des manifestations de stress.
Les causes
Les enfants n’ont pas le choix. Que cela leur convienne ou non, ils sont entraînés dans le rythme de vie rapide de leurs parents. Aux horaires scolaires déjà chargés s’ajoutent des cours de piano, de danse ou de judo, et les devoirs à la maison. Il y a également les exigences parentales concernant leurs résultats scolaires, qui peuvent entraîner la peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas réussir, de décevoir les parents ou de ne pas coller à l’image que l’on se fait d’eux. Sans oublier tous les tracas et les bouleversements au sein de la famille, comme disputes, divorce, décès, chômage, déménagement. Autant d’éléments générateurs d’anxiété, de surmenage et de stress.
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Comment les aider
Pour désamorcer les situations génératrices de stress, il est important:
- De prendre le temps d’écouter l’enfant, afin qu’il puisse verbaliser sa colère, sa peine ou sa détresse, et de répondre à ses questions.
- De respecter son rythme.
- De valoriser ses compétences, de souligner les efforts qu’il fait, de l’encourager.
- De lui laisser du temps pour ne rien faire d’autre que de rêver.
- De lui apprendre à reconnaître les symptômes du stress (mains moites, tensions musculaires, maux de tête ou de ventre).
- De faire avec lui des exercices de relaxation, fondés sur la respiration, ou de visualisation.
- De l’inciter à faire des exercices physiques qui défoulent.
- De veiller à ce qu’il ait une alimentation saine et variée.
Guidés par un adulte, ces activités, techniques et petits trucs devraient aider les enfants à mieux apprivoiser le stress et à retrouver un peu de calme.