Mesure du tour de taille. Remplacez votre balance par un centimètre!
Le tour de taille est un bon indicateur de santé. En particulier chez une personne en surpoids, puisqu’il indique des risques de développer une maladie cardio-vasculaire ou un diabète. Mais il y a plus précis encore : le rapport entre le tour de taille et la taille.
Pour évaluer les risques de développer des maladies liées au surpoids, les professionnels de la santé ont en général recours à l’indice de masse corporelle (IMC). Celui-ci indique la totalité de la masse grasse, mais il ne dit rien de la distribution des graisses.
La mesure du tour de taille ne tient en revanche compte que de la graisse abdominale, connue pour être un facteur de risques important. Les recherches récentes ont en effet prouvé que la localisation de la graisse est plus importante que la quantité totale de graisse stockée. Or seule celle située au niveau de l’abdomen augmente le risque de développer une maladie chronique grave.
Longtemps considérée comme un tissu de stockage inerte, la graisse abdominale est en réalité un véritable tissu endocrinien qui sécrète de façon continue des molécules toxiques pour notre organisme telles que des acides gras libres, des cytokines pro-inflammatoires et des radicaux libres qui jouent un rôle essentiel dans la « fabrication » des maladies cardiovasculaires, du diabète de type 2 et de certains cancers.
Une étude publiée dans l’American Journal of Epidemiology a conclu que les personnes qui ne présentent pas de surpoids (IMC entre 18,5 et 25) mais qui ont un tour de taille élevé (>102 cm chez les hommes et >88 cm chez la femme) ont un risque de mortalité augmenté de 20% par rapport aux personnes avec un IMC normal et un tour de taille normal. Le fait que des personnes avec un IMC normal mais un tour de taille élevé ont un risque plus élevé de mortalité encourage fortement à considérer le tour de taille comme un facteur de risques de mortalité plus significatif que l’IMC.
La zone de risques
Pour mesurer le tour de taille, il faut placer le centimètre 2 cm au-dessous du nombril, à la fin d’une expiration et sans exercer de pression sur la peau. La zone de risques commence dès que le tour de taille est supérieur à 88 cm chez la femme et à 102 cm chez l’homme.
La mesure du tour de taille comme indicateur de risques présente l’avantage d’être peu onéreux et très simple à utiliser. Pourtant, selon une étude menée par Sanofi-Aventis dans plus de 25 pays, dont la Suisse, moins d’une personne sur cinq se voit mesurer son tour de taille par son médecin !
Nouveau standard
Des auteurs britanniques se sont attachés à passer au crible tout ce qui a été écrit et publié sur les valeurs prédictives de l’IMC (hypertension artérielle, diabète de type 2, anomalies sanguines des graisses ou accidents cardiovasculaires). Ils ont ainsi pu comparer la valeur des différentes mesures et sont arrivés à la conclusion que la mesure la plus prédictive du risque est finalement celle du rapport entre le tour de taille et la taille.
Pour obtenir le résultat, il suffit de diviser votre tour de taille (par exemple 90 centimètres) par votre taille (par exemple 180 centimètres). Selon les auteurs de la publication, aucun doute n’est permis : ce résultat est plus précis que la mesure seule du périmètre abdominal, et ce pour l’ensemble des affections et accidents étudiés. Selon eux, c’est ce paramètre qui devrait désormais devenir le standard international dans ce domaine.
Comme dans l’exemple donné ci-dessus, l’idéal absolu serait de 0,5. En d’autres termes, un tour de taille de la moitié de la taille. Ce n’est qu’au-delà de 0,6 que les risques médicaux émergent et que la réduction de l’espérance de vie moyenne devient une sérieuse menace.
Connaître les valeurs de sa taille et de son tour de taille est donc essentiel pour gérer son capital santé. Ensuite une simple division suffit. Si vous vous situez dans la zone à risque (au-delà de 0,6), des mesures s’imposent.
Sources : http://www.planetesante.ch
Santé 102
Pour encourager la population à rester en bonne santé et pour la sensibiliser à l’importance du tour de taille en tant qu’indicateur de risques cardio-vasculaires, de diabète ou de certains cancers, la Pharmacie Principale et Rezolab* ont lancé Santé 102.
« Le but de ce projet est d’expérimenter une nouvelle forme de prise en charge des problèmes de surpoids et de leurs conséquences », explique Xavier Comtesse, de Rezolab. « Le programme Santé 102 s’adresse à tout un chacun et favorise une approche éducative et ludique sur le sujet. Ce n’est pas une énième campagne de santé standardisée et basée sur un sentiment de peur ou de culpabilité. Santé 102 met en avant le désir et le plaisir d’agir. Utiliser la mesure du tour de taille à la place de l’approche traditionnelle du poids facilite le changement, permet de penser « je me mesure sans devoir me peser... c’est moins lourd ». Ce jeu de mot met en exergue une nouvelle manière de concevoir le problème du surpoids, qui met l’accent sur le plaisir en prenant le contrôle de soi et écarte tout sentiment de culpabilité. C’est là l’enjeu de ce projet ».
Les sept officines de la Pharmacie Principale contribue à Santé 102. Chacune propose à ses clients d’élaborer son programme Santé 102 personnel. Elles remettent aux participants un centimètre « Audit Santé » pour leur permettre de suivre les effets du programme qu’ils ont eux-mêmes choisi. Santé 102 débute le 1er septembre 2013 et se déroule sur une période de deux mois. Tous les 15 jours, les participants seront invités à faire mesurer leur tour de taille dans la pharmacie accréditée dans laquelle ils se sont inscrits.
Chacun est libre de construire son programme comme bon lui semble en s’inspirant d’une liste de méthodes et de site web sélectionnés.
Fin octobre, 25 personnes parmi celles ayant mené l’expérience d’un bout à l’autre et répondu à un questionnaire seront tirées au sort et verront leurs efforts récompensés par de nombreux prix.
*Rezolab est un réseau de citoyens de la métropole lémanique qui participent volontairement et activement à une sorte de laboratoire sociétal à grande échelle. Il s’inscrit dans le cycle de «co-création citoyenne» qui est l’expression contemporaine de ces nouvelles formes de participation active. Pour en savoir plus : www.rezolab.ch