Micronutrition et phytothérapie: découvrez leurs bienfaits
Deux approches complémentaires à un suivi médical peuvent apporter des bénéfices aux personnes atteintes de dépression : la micronutrition et la phytothéraphie.
La micronutrition part du principe
que notre corps est capable de mieux résister et de mieux se réparer si les différents éléments nécessaires aux réactions biochimiques impliquées dans nos mécanismes de défense et de réparation sont présents et disponibles en quantité suffisante dans notre organisme. Un bon équilibre en micronutriments, tels qu’oligoéléments, vitamines et acides gras, permet une meilleure résistance aux différentes agressions, en particulier le stress mal géré.
Dans un premier temps, il sera donc important de déterminer les différents déséquilibres micronutritionnels par le biais d’un questionnaire de dépistage ou de bilans sanguin et urinaire.
Le rééquilibrage micronutritionnel pourra se faire en parallèle à un autre traitement, qu’il soit allopathique ou à base de plantes. Il permettra d’obtenir de meilleurs résultats, plus rapides et plus durables. La micronutrition permet également d’agir en amont de la maladie dans un but préventif. Des symptômes, tels que l’anxiété, les troubles du sommeil ou la fatigue peuvent être les signes avant-coureurs d’une dépression. Une prise en charge par la micronutrition permettra de diminuer rapidement les symptômes et de prévenir un épisode dépressif.
Les neurotransmetteurs Dans les maladies psychiques, la micronutrition cible plus particulièrement l’équilibre des trois principaux neurotransmetteurs agissant dans notre cerveau et nécessaires à une bonne santé psychique : la dopamine, qui est notre « starter », la noradrénaline, qui est notre accélérateur, et la sérotonine, qui est notre frein.
Une fois le neurotransmetteur déficient déterminé, il suffira d’apporter les précurseurs (nutriments servant à le fabriquer) correspondant pour augmenter sa synthèse. Certains compléments alimentaires sont spécialement conçus pour apporter les précurseurs nécessaires.
Dans les cas légers, ou à titre préventif, une adaptation alimentaire peut se révéler suffisante.
La synthèse des neurotransmetteurs nécessite également la présence de plusieurs vitamines, principalement du groupe B, d’oligoéléments comme le magnésium, le zinc et le sélénium. Le fer joue également un rôle très important. Sa carence fréquente chez les femmes est peut-être une des raisons qui expliquent un taux de dépression plus élevé. Ces carences peuvent être évitées avec une alimentation équilibrée (légumes, fruits, céréales complètes, foie de volaille, viande et poisson) ou avec des compléments alimentaires adaptés.
Le rôle des acides gras Le rapport en acides gras oméga 6 et oméga 3 est un autre facteur important. Notre cerveau est en effet en grande partie composé de graisses et contient une quantité importante d’acides gras polyinsaturés (oméga 3 ou oméga 6). Les oméga 3 jouent notamment un rôle très important pour le bon fonctionnement du système nerveux central.
Or, notre alimentation actuelle amène trop d’oméga 6, provenant d’huiles alimentaires (tournesol), mais aussi et surtout des aliments industriels qui abusent des farines de maïs et de soja. Il faudra donc consommer des huiles végétales riches en oméga 3 (huile de colza, de noix ou de cameline) et en oméga 9 (olive). Il faudra également consommer chaque semaine 400 g de poissons gras (sardines, maquereaux, harengs, saumon).
En fonction du résultat des analyses, des apports en oméga 3 (EPA et DHA) sont souvent recommandés. Il s’agit d’acides gras contenus dans les huiles de poisson qu’on retrouve sous forme de gélule. En cas de dépression, on apportera principalement de l’EPA. Le DHA a moins d’effet sur un état dépressif déclaré, mais joue un rôle préventif aussi important que l’EPA. Le DHA joue cependant un rôle très important dans la prévention et l’amélioration de la dépression du post-partum.
La complémentation en oméga 3 n’est pas incompatible avec un traitement aux antidépresseurs de synthèse. Des études ont même montré une amplification de leurs effets. Il est donc intéressant à tout point de vue de les associer.
Les vertus du millepertuis En phytothérapie, le millepertuis est le leader incontesté du traitement de la dépression. De nombreuses spécialités contenant cette plante sont actuellement commercialisées. En Allemagne, il s’agirait même de l’antidépresseur le plus vendu.
Une métaanalyse incluant 29 études a montré que le millepertuis était aussi efficace que les antidépresseurs chimiques dans les dépressions légères à modérées, avec des effets secondaires très rares et peu importants. L’efficacité de ce produit dépend cependant grandement du mode d’extraction, le but étant de pouvoir rassembler tous les composés actifs sous une forme bio disponible. D’autre part, même si les interactions du millepertuis avec d’autres médicaments ont été exagérées, elles n’en demeurent pas moins réelles, ce qui implique un suivi médical approprié.
A chaque symptôme, sa plante D’autres plantes sont également intéressantes dans le traitement de la dépression. D’origine africaine, le griffonia agit principalement sur le taux de sérotonine. Cette plante sera donc utile chez les personnes plutôt agitées, irritables, avec des compulsions alimentaires, plus particulièrement pour les douceurs. Le mucuna, utilisé depuis très longtemps en médecine ayurvédique, agit principalement sur le taux de dopamine et sera davantage réservé aux personnes fatiguées, en particulier le matin, avec perte d’envie et de motivation.
En fonction des symptômes qui accompagnent la dépression, d’autres plantes pourront être conseillées : Eschscholtzia californica (insomnie), valériane (anxiété, spasmes musculaires), aubépine (palpitations, arythmies), mélisse, passiflore (spasmes intestinaux, gastralgies), ginseng, guarana (fatigue).
Les plantes et indications citées ici de manière non exhaustive montrent l’étendue de la richesse et des possibilités de la phytothérapie, qui constitue une alternative intéressante et crédible aux médicaments de synthèse. Pour être véritablement efficace et sans danger, l’approche phytothérapeutique nécessite un suivi par un professionnel de la santé qualifié.
Pour en savoir plus
Demandez conseil à votre pharmacien. Si vous souhaitez connaître l’équilibre de vos neurotransmetteurs, demandez le test disponible auprès de votre pharmacie.