Le burn-out, stade ultime du stress
Faire un burn-out, c’est « péter un plomb » pour exprimer les choses simplement. Cela arrive en cas de surcharge de travail, et donc de stress. Le tour de la question avec Tiziana Nebuloni*, une ex-psychiatre reconvertie en coach.
Qu’est-ce qui distingue un burn-out d’une dépression ?
Le burn-out n’est pas une dépression, mais celle-ci peut intervenir dans la dernière phase du burn-out.
Quelle est son origine ?
Le burn-out est induit par une surcharge de travail et un stress chronique qui ne permettent plus au cerveau et au corps de récupérer. Cela concerne aussi bien des banquiers que des femmes au foyer. Or, la conséquence d’un stress chronique, c’est une baisse de performance. En réaction, on devient hyperactif, mais sans arriver à en faire plus. Voilà pour le premier stade. L’étape suivante, dite de dépersonnalisation, nous voit devenir amer et cynique. On se coupe de ses collègues qui ne nous reconnaissent plus. A la maison, on devient impatient, irritable. Le troisième stade, lui, ressemble à une dépression : on a brûlé toutes nos réserves. C’est comme un voltage resté trop haut, trop longtemps. On pète les plombs. Chez certains, cela va se manifester par un effondrement, chez d’autres par de l’agressivité. Lorsque la personne en est à ce stade, elle a besoin d’une prise en charge multidisciplinaire, formée d’un médecin et d’un coach.
En quoi consiste cette prise en charge ?
Après un burn-out, il faut se reconstruire. Chez RHivages*, nous avons élaboré une approche très structurée qui permet d’aller droit au but et de prendre du recul. Nous proposons une série de tests sur le stress qui permettent d’analyser tous les facteurs qui ont mené au burn-out, de quantifier ce stress ainsi que les ressources de la personne. A la suite de ce bilan, nous proposons des solutions concrètes de changement. Nous avons aussi des contacts avec l’employeur ( si les employés font appel à nous par son biais ) dans le but de créer une alliance entre l’employeur, l’employé et nous. La prise en charge couvre donc la période de burn-out et l’après. C’est un véritable accompagnement.
Faut-il continuer à travailler ou faire une coupure ?
Une coupure est nécessaire, mais, si possible, pas plus de trois semaines. Plus on attend, plus c’est difficile de revenir. A la honte d’avoir craqué s’ajoute la culpabilité d’avoir occasionné une surcharge de travail aux collègues. Un burn-out, c’est comme une chute de cheval. Après, il faut
remonter le plus vite possible et voir qu’on peut faire autrement grâce à l’alliance entre l’employeur, les collègues et le médecin.
Qu’en est-il de la prévention ?
Si les entreprises mettent à disposition des programmes de lutte contre le stress, il ne faut pas hésiter à y recourir. Plus on intervient tôt, plus on évite que la situation ne se péjore. On dispose aujourd’hui de bilans du stress qui permettent de savoir exactement où l’on en est et ce qu’on peut faire pour éviter de craquer.
Et si l’entreprise n’en propose pas ?
Il faut en parler autour de soi, à sa famille, à ses collègues, à son chef, si c’est possible, et s’adresser à un spécialiste.
Quelles sont les conséquences d’un burn-out non traité ?
Des conduites à risques, des dépendances diverses, le suicide.
Pourquoi les personnes hésitent-elles à se faire prendre en charge ?
Le burn-out, comme le fait de demander de l’aide, sont encore trop souvent perçus comme des signes de faiblesse. Contrairement aux idées reçues, les gens concernés sont consciencieux et performants. Le travail est l’essentiel de leur vie. Les tire-au-flanc sont rarement touchés…
Comment prévenir les rechutes ?
L’un des objectifs du coaching est de ne pas retomber dans le burn-out. Nous travaillons sur les warning en listant tous les petits signaux d’alarme qui doivent nous alerter ainsi que les ressources dont les personnes disposent ou qu’elles peuvent développer. En général, on en ressort donc plus solide qu’avant.
Un burn-out peut aussi entraîner des choix radicaux…
Cela nous amène en tout cas à faire le bilan de ce qu’on veut et de ce qu’on ne veut plus. Si la personne décide de quitter son emploi parce qu’elle ne se sent plus en adéquation avec son poste, nous lui offrons également la possibilité d’un suivi.
Pour en savoir plus
info(at)rhivages.com
www.rhivages.com
*Tiziana Nebuloni, cabinet de coaching RHivages, Genève, 0800 142 142