La dépression saisonnière
Pour 15% à 25% d’entre nous, l’hiver est synonyme de coup de blues. Mais, pour certaines personnes, les symptômes sont plus sévères. On parle alors de dépression saisonnière, une maladie qui peut être traitée grâce à la lumière.
La particularité de la dépression saisonnière, c’est que ses symptômes surviennent toujours à la même période de l’année, entre octobre et décembre. Ils durent environ trois à quatre mois et se manifestent sous la forme d’un manque d’énergie, de tristesse, d’une grosse fatigue, d’un besoin accru de sommeil, d’une diminution des activités, de troubles de la concentration, de baisse de la libido et de fringale excessive pour des aliments riches en glucides. Avec l’arrivée du printemps, ces symptômes disparaissent progressivement.
Sous nos latitudes, la dépression saisonnière concerne 4% à 6% de la population. Les femmes sont trois à quatre fois plus touchées que les hommes et les enfants peuvent aussi en souffrir. Considérée comme une maladie, elle nécessite de consulter un médecin, seul habilité à poser un diagnostic et prescrire le traitement idoine.
Ses causes
Pour les spécialistes, le manque de lumière pendant l’hiver agirait sur l’équilibre chimique du cerveau en entraînant une variation du taux de mélatonine et une baisse d’activité du système sérotoninergique. Avec, comme conséquences, des changements au niveau de l’humeur, de l’énergie et de l’appétit.
Les études démontrent que, plus on s’éloigne de l’équateur, plus le pourcentage de dépressions saisonnières augmente, car le nombre d’heures d’ensoleillement fluctue davantage au cours de l’année. Ainsi, entre 3% et 8% de la population adulte nordique, dont une majorité de femmes, est touchée par ce type de dépression. En Alaska, où le soleil ne se lève pas du tout pendant plus d’un mois, 9% de la population en est atteinte. Le principal facteur de risque est donc de vivre dans un pays éloigné de l’équateur !
Et la lumière fut !
La dépression saisonnière résultant d’un manque de lumière, il suffit généralement de combler cette lacune pour retrouver son énergie. Une marche quotidienne de trente minutes à la lumière du jour, de préférence le matin, permet de bénéficier à la fois de la lumière et de l’activité physique qui a aussi un effet antidépresseur.
Plusieurs études confirment par ailleurs l’efficacité de la luminothérapie. Elle s’avère efficace chez environ deux patients sur trois souffrant de dépression saisonnière. Le traitement consiste à s’exposer à une lumière intense (5000 ou 10 000 lux), fournie par une lampe qui contient tous les spectres de la lumière solaire, sauf les ultraviolets. Le traitement peut aussi être suivi à domicile grâce à une rampe lumineuse ou un casque à visière portable*.
Autre forme de thérapie par la lumière : le simulateur d’aube, un réveille-matin programmé pour éclairer la chambre progressivement dès l’heure voulue et permettre ainsi un éveil plus facile.
Enfin, pour laisser le moins de place possible à la dépression, il est important de continuer à avoir des activités qui motivent et font plaisir. L’hiver a aussi ses bons côtés. Les apprécier permet de traverser la saison de manière plus agréable.
*Certaines caisses maladie contribuent aux frais d’achat de l’un ou l’autre de ces appareils, pour autant qu’il y ait prescription médicale.