Baby-blues, le mal de mère
On confond souvent le baby-blues et la dépression du post-partum. Or, si le premier est un état normal, transitoire, qui touche plus de la moitié des femmes qui viennent d’accoucher, la seconde nécessite de se faire aider rapidement.
Le baby-blues est un trouble de l’humeur passager qui survient dans les premiers jours après l’accouchement et affecte 50 à 80% des nouvelles mamans. Ce trouble de l’humeur est caractérisé par sa chronologie précise et sa brièveté. Les symptômes commencent généralement quatre jours après l’accouchement, s’aggravent entre le 5e et 7e jour et disparaissent vers le 12e jour. Si les symptômes durent plus de deux semaines, il est important de consulter un professionnel de la santé, car une femme sur cinq (20%) va développer une dépression majeure du post-partum à la suite d’un baby -blues.
Le baby-blues se caractérise par quatre symptômes principaux. La jeune maman présente des perturbations affectives avec une mélancolie anxieuse concernant la santé de son bébé ou la sienne et qui se caractérise par des crises de larmes. L’humeur est très changeante avec des hauts et des bas. La maman se sent triste. Elle peut aussi se sentir paniquée, dépassée par cette situation nouvelle, avoir peur de ne pas arriver à bien s’occuper de son bébé. Son caractère peut également être affecté, avec l’apparition d’une irritabilité ou d’agressivité. Enfin, elle évoque de la fatigue et, parfois, des douleurs abdominales, des palpitations, des étouffements, des céphalées, en partie générées par l’angoisse. Pendant cette période de baby-blues, la jeune maman ne se reconnaît pas dans ses mouvements d’humeur et ne trouve pas d’explications rationnelles à sa tristesse et à ses pleurs. Il lui arrive aussi d’éprouver de la honte : n’est-elle pas supposée être la plus heureuse des femmes ?
Une origine hormonale Ce trouble de l’humeur semble être la principale conséquence du grand changement hormonal qui suit l’accouchement et qui rend beaucoup plus sensible la maman au stress de l’accouchement et à la venue du bébé. Le pic des symptômes se produit entre le 4e et le 7e jour après l’accouchement, ce qui coïncide avec les changements hormonaux maximaux. Il s’agit notamment de la baisse brutale des concentrations de progestérone, œstradiol et cortisol et de l’augmentation de la concentration de la prolactine.
Comment prévenir le baby-blues ? Sachant que les premiers symptômes apparaissent deux ou trois jours après l’accouchement quand la jeune maman a quitté la maternité, il semble judicieux que les professionnels de la santé la sensibilisent et l’informent au préalable de la possibilité d’apparition de ces changements émotionnels. Comprendre que ce trouble de l’humeur passager est une conséquence physiologique normale permettra à la jeune maman de ne pas s’inquiéter et de ne pas culpabiliser à l’idée d’être une « mauvaise mère ».
Une dépression insuffisamment diagnostiquée La dépression du post-partum, quant à elle, survient en moyenne dans les six à huit semaines qui suivent l’accouchement et dure de trois à douze mois, parfois plus. Elle affecte 10 à 20% des femmes qui viennent de donner naissance à un enfant. Elle est donc fréquente, même si on n’en parle que très peu. Elle se manifeste par un état dépressif lourd et continu : absence d’énergie, fatigue, tristesse, irritabilité, sentiment d’abandon, angoisses, insomnies, difficulté voire impossibilité de s’occuper de soi et de son bébé. Elle peut avoir de graves répercussions sur les relations entre la maman et son bébé ainsi que sur le développement de l’enfant.
Les conséquences pour la mère et l’enfant soulignent l’importance du premier diagnostic et la mise en place de programmes de prévention et de traitement. Cependant, ces dépressions sont insuffisamment identifiées, diagnostiquées et traitées. L’une des raisons, c’est que la dépression du post-partum survient à un moment où la femme ne bénéficie plus de l’entourage médical qu’elle a eu avant et juste après la naissance. Il n’y a en général plus de rendez-vous prévu avec l’obstétricien et la sage-femme qui la suivaient au début et ne passent plus à la maison. Par ailleurs, les femmes ont tendance à attribuer leur état à toutes sortes de causes extérieures, comme la fatigue ou l’allaitement. Elles ne font pas forcément le lien avec leur accouchement, déjà « loin » derrière elles. Et, comme elles se sentent coupables d’être tristes, elles consultent tardivement.
Un certain nombre de facteurs de risques ont été identifiés : les femmes qui ont déjà fait une dépression présentent un risque important de récidive à ce moment charnière de leur existence. Vivre dans un milieu défavorisé, être isolée ou avoir des conflits de couple sont aussi des facteurs de risque. Enfin, les femmes qui ont été abandonnées ou maltraitées pendant l’enfance sont également plus vulnérables, puisque la naissance d’un bébé réactive tout le passé, y compris les conflits de l’enfance.
La piste des oméga 3 Parmi les diverses théories avancées pour expliquer la vulnérabilité des femmes face à la dépression après la naissance de leur bébé, les déficits nutritionnels retiennent notre attention, en particulier un déficit en acides gras oméga 3 qui sont essentiels au bon fonctionnement de notre système nerveux central. Les chercheurs ont démontré que la grossesse crée un déficit en oméga 3 chez la mère, car le fœtus mobilise les réserves maternelles pour la constitution de son système nerveux. Les réserves d’oméga 3 de la mère sont réduites de moitié pendant la grossesse, et la reconstitution de ces réserves est lente. Un taux bas d’oméga 3 chez la mère accroît le risque de dépression maternelle post-partum. C’est pourquoi les femmes enceintes qui ont le risque de développer une dépression post-partum devraient bénéficier d’un traitement prophylactique d’oméga 3 pour réduire ce risque. Une concentration élevée d’oméga 3 réduit en effet de 82% le risque de dépression post-partum !
Avant d’envisager une supplémentation nutritionnelle au cours de votre grossesse, vous devez vous assurer que les huiles de poisson oméga 3 absorbées sont de haute qualité et dépourvues de contaminants environnementaux (plomb, méthylmercure, PCB, dioxine…) afin d’éviter une contamination du fœtus.
Les pharmaciens de la Pharmacie Principale sont à votre disposition pour vous conseiller une huile de poisson oméga 3 adaptée à la grossesse et peuvent mettre en place avec vous des stratégies préventives contre le baby-blues et la dépression post-partum.
Références bibliographiques sur demande.
Comment faire la différence entre le baby blues et la dépression post partum?
Troubles |
% des jeunes mamans |
Apparition des symptômes |
Durée |
Traitement |
---|---|---|---|---|
"Baby Blues" |
50-80% |
3 ou 4 jours après l'accouchement |
Quelques heures à quelques jours, mais jamais plus de 2 semaines |
Pas de traitement autre que rassurer |
Dépression majeure du postpartum |
10-20% |
Dans les 6 mois après l'accouchement |
Quelques semaines à quelques mois |
Traitement prescript par un professionnel de santé. |
Symptômes de la dépression majeure du postpartum
- Humeur dépressive, souvent accompagnée par une anxiété grave
- Diminution marquée de l'intérêt ou du plaisir dans les activités
- Perturbation de l'appétit - habituellement une perte d'appétit avec perte de poids
- Troubles du sommeil
- Agitation ou ralentissement psychomoteur
- Fatigue, baisse d'énergie
- Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée
- Diminution de la concentration ou la capacité à prendre des décisions
- Pensées récurrentes de mort ou idées suicidaires
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