L’intolérance au gluten au quotidien
Jusqu’à ce que son intolérance au gluten soit diagnostiquée, en juillet dernier, Noémie pensait qu’il était normal d’avoir mal au ventre après les repas ! Depuis, sa vie a changé. Celle de sa maman aussi.
Par Patricia Bernheim
Aussi loin qu’elle se souvienne, Noémie, 13 ans et demi, a toujours souffert de douleurs abdominales en sortant de table. «Comme c’était habituel, je m’en plaignais rarement. J’en ai parfois parlé à mes parents, mais ils me disaient que ça allait passer, que j’avais sûrement trop mangé.»
Plus que ses douleurs, c’est sa petite taille et sa minceur qui poussent Carine, sa maman, à interroger le pédiatre. «Il m’a d’abord dit que tout était normal. Puis, lorsqu’elle avait 10 ans, il a proposé qu’elle prenne des hormones de croissance, ce que j’ai refusé.» Finalement, deux ans plus tard, alors que Noémie a commencé sa puberté, son médecin l’envoie consulter un spécialiste. Celui-ci soupçonne une intolérance au gluten, un diagnostic qui sera confirmé par une analyse de sang, puis par une biopsie de la muqueuse de l’intestin. A la suite de ce diagnostic, Noémie commence un régime sans gluten dont les effets ne se font pas attendre : «J’ai arrêté d’avoir mal au ventre. J’étais aussi moins fatiguée, ce qui me permettait de faire plus d’efforts physiques.»
Pour résumer ce qu’elle pense de son régime, Noémie dit simplement : «J’adorais tout ce que je ne peux plus manger…» Son principal regret : «Il n’y a pas un grand choix de produits sans gluten, alors, j’ai l’impression de manger toujours la même chose. Ça bourre plus, aussi. Certains aliments sont meilleurs, mais je regrette les pizzas, le pain, les crêpes salées au fromage, les pâtisseries. Il en existe aussi sans gluten, mais certains sont immangeables.»
Au quotidien, la jeune fille reconnaît qu’il est parfois difficile de résister aux aliments qu’elle aimait tant. «J’ai fait une ou deux entorses au régime. A part un petit mal de ventre, je n’ai pas eu d’autres conséquences, mais je sais que ça contribue à détruire mes intestins. C’est quelque chose dont je ne guérirai pas, mais le choc est passé. Et puis, il y a des choses pires dans la vie que de manger toujours les mêmes pâtes !»
Si Noémie considère son intolérance au gluten avec beaucoup de philosophie, Carine, sa maman, a eu plus de peine à accuser le coup. «Cette intolérance a en fait plus bouleversé ma vie que la sienne. Je n’ai jamais aimé cuisiner et cela m’a obligée à m’y mettre, puisque Noémie ne peut plus manger de plats précuisinés. Pour m’aider, les premiers temps, j’ai pris quelques rendez-vous avec une diététicienne et je me suis beaucoup documentée sur l’internet.»
Pour des raisons de coût* – les produits sans gluten sont considérablement plus chers que les autres –, Carine cuisine deux plats différents pour les repas. Mais même les recettes les plus simples, comme des pâtes, deviennent compliquées, lorsqu’il faut éviter d’utiliser la même spatule ou la même passoire pour ne pas contaminer les aliments de Noémie ou qu’un couteau différent est nécessaire pour couper son pain. Carine est aussi devenue une pro du décryptage des composants alimentaires. Quantité de produits, auxquels on ne pense pas, peuvent en effet contenir du gluten. Les sauces, les yogourts, les frites congelées ou l’Ovomaltine, par exemple.
Noémie et sa maman se sont très vite mises en contact avec l’ARC, l’Association romande des coeliaques, qui organise des réunions ou des cours de cuisine. «Pour elle, c’était rassurant de voir qu’elle n’était pas la seule. J’ai aussi pu glaner quantités d’astuces pour me simplifier la vie.»
Depuis, Carine a acheté une machine à pain avec laquelle elle obtient des résultats… mitigés. «La farine sans gluten ne réagit pas de la même manière. Une fois sur deux, la pâte ne lève pas, c’est tout plat et trop compact. Mais Noémie est vraiment chou : elle me dit que c’est bon, même quand je vois bien que ce n’est pas l’idéal. Alors je persévère !»
*Sur demande, l’AI rembourse une part des frais alimentaires supplémentaires dus à une intolérance au gluten.
Pour en savoir plus
Le site de l’Association romande des coeliaques : www.coeliakie.ch
Les produits sans gluten à la Pharmacie Principale
La Pharmacie Principale de Chavannes Centre propose un très large assortiment de produits sans gluten de la marque Schaer. Vous y trouverez notamment des pâtes, du pain, de la farine, des biscuits sucrés et salés. Nos pharmaciens Nutricare se feront un plaisir de vous conseiller et de faire des commandes spéciales, si vous le souhaitez.