Les aliments sont notre 1ère médecine
Nous savons tous, aujourd’hui, que notre état de santé dépend, en grande partie, de ce que nous mangeons. Et pourtant… Le nombre de maladies liées à une «mauvaise» alimentation continue d’augmenter dans des proportions alarmantes. Est-il donc si difficile de bien manger?
Par Patricia Bernheim
Obésité, diabète, hypertension, cancers, maladies cardiovasculaires, excès de cholestérol: toutes ces maladies seraient liées à nos habitudes alimentaires. Depuis quelques années, la progression de ces pathologies est telle que l’OMS tire la sonnette d’alarme. Pour enrayer ce qui est devenu un problème de santé publique, il faut impérativement changer de comportement alimentaire.
En préambule à tout changement de comportement, il faut une prise de conscience. En l’occurrence, il s’agit de réaliser qu’on construit effectivement notre santé et notre qualité de vie avec ce qui se trouve dans notre assiette. Depuis notre naissance, tous les composants utiles à la fabrication de notre corps et à son fonctionnement proviennent de ce que nous respirons, mangeons, buvons. Et, tout au long de notre vie, le renouvellement régulier des cellules de notre corps se fait en puisant les éléments nécessaires dans notre alimentation.
Nous sommes ce que nous mangeons
En conséquence, si nous fournissons à notre corps des matières premières de qualité médiocre et que nous mangeons toujours les mêmes aliments, on peut s’attendre à ce que notre santé s’en ressente et que nous souffrions de carences. C’est ce que vivent un nombre toujours croissant de personnes. A contrario, «on peut faire de notre alimentation notre première médecine», comme le préconisait déjà Hippocrate, le père de la médecine, quatre siècles avant notre ère.
Reste que l’on ne change pas 15, 25 ou 40 ans d’habitudes d’un simple claquement de doigts. Les facteurs qui influencent notre façon de manger et de boire sont en effet nombreux: nos envies et besoins personnels, notre état de santé, notre environnement social, notre héritage génétique – qui nous fait préférer le sucré à l’amer –, notre culture familiale ou notre religion. Il faut par ailleurs apprivoiser le stress qui interfère avec nos meilleures intentions. Il faut aussi tenir compte de l’aspect financier, puisqu’une bonne calorie coûte malheureusement plus cher qu’une mauvaise.
Un changement de comportement aussi important que les habitudes alimentaires prend donc du temps. On ne passe pas en quelques jours d’un menu fast food à une alimentation variée et équilibrée, apportant tous les micronutriments, oligo-éléments, fibres et vitamines dont nous avons besoin. C’est une démarche qui s’inscrit dans la durée.
L’alimentation plaisir
Après avoir prôné des régimes restrictifs tristes comme des punitions et souvent voués à l’échec parce que générant trop de frustration, les nutritionnistes ont aujourd’hui changé de discours. Il ne s’agit plus de se priver de tel ou tel aliment, mais de privilégier les aliments fortement nutritifs et faiblement calorique plutôt que le contraire. Cette façon de faire permet de ne pas se priver, de ne pas avoir faim, tout en tenant compte de ses préférences, des aspects religieux ou culturels et de l’offre saisonnière. Tout cela sans oublier une notion de la plus haute importance, celle du plaisir de manger.
Manger mieux, c’est donc varier les apports d’éléments vitaux en puisant dans l’incroyable diversité des aliments existants. C’est ainsi que l’on augmente son bien-être, que l’on maintient un poids corporel sain et que l’on se protège de presque toutes les maladies chroniques. Parce que, quels que soient les progrès de la médecine, il est – et il sera – toujours plus simple de prévenir la maladie que de la guérir.
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