Avoir une activité physique malgré la maladie
Bouger n’est pas incompatible avec des problèmes de santé. Dans certaines situations, comme le diabète, l’asthme ou l’hypertension, c’est même vivement recommandé, puisque faisant partie du traitement au même titre que les médicaments.
Par Patricia Bernheim.
Lorsqu’on a de l’hypertension, avoir une activité physique régulière et modérée est particulièrement indiqué. En pratiquant de l’exercice régulièrement, la tension va baisser d’environ « 1 point », tant pour le chiffre le plus haut que pour le chiffre le plus bas. Une tension de 16-10 peut ainsi baisser jusqu’à 15-9. Faire de l’exercice régulièrement est, effectivement, bon pour tout l’organisme. Le cœur, mieux entraîné, battra moins vite qu’avant (le pouls sera moins rapide) pour un même effort. Les muscles sollicités fatigueront moins vite. On se sent donc plus en forme, moins fatigué dans la vie de tous les jours et les efforts semblent moins pénibles. L’entraînement permet aux artères coronaires de mieux se dilater. Adéquatement nourri, il fonctionne donc mieux.
En plus de ces bénéfices pour le cœur et la tension, l’exercice physique a aussi des conséquences positives sur le taux de mauvais cholestérol (en jargon médical le LDL-cholestérol) qui va avoir tendance à baisser. Tension ou non, on a donc tous intérêt à faire de l’exercice physique. Mais, pour ceux qui n’en ont pas l’habitude, mieux vaut vérifier les capacités de son cœur à l’effort pour éviter l’accident. Après 40 ans, ou en cas de problèmes cardiaques, il est recommandé de consulter un médecin pour une visite médicale d’aptitude qui comprend un électrocardiogramme et une épreuve d’effort. Ceux qui n’ont jamais fait de sport veilleront à commencer très progressivement en gardant à l’esprit qu’on en fait pour son plaisir et pour sa santé, pas pour gagner !
Toutes les activités d’endurance sont indiquées, puisque ce sont elles qui abaissent la tension : la marche, le vélo, le ski de fond, la course à pied, la natation ou la gymnastique douce. Pour faire baisser visiblement la tension, il est conseillé de faire cet exercice trois fois par semaine au minimum, pendant au moins trente minutes, à son rythme. Il faut pouvoir parler (cinq à six mots) durant l’effort. Si le souffle manque, arrêtez-vous, car vous avez atteint un seuil qui peut être dangereux.
En cas d'asthme
Pendant des années, les malades souffrant d’asthme modéré ne pouvaient pratiquer aucune activité sportive. De nos jours, les traitements permettent à la plupart des asthmatiques de faire des exercices physiques et même de participer à des compétitions sportives ! Parmi les sports particulièrement conseillés, on peut citer la natation en piscine ou en mer chaude, les sports de mer à l’exception de la plongée, la marche, la randonnée, l’escalade, les sports de ballon, le vélo, la gym, le patinage. D’autres sports sont à éviter, par exemple l’équitation, à cause de l’allergie aux poils d’animaux. Si la pratique d’une activité sportive est conseillée aux personnes asthmatiques, elles doivent néanmoins veiller à respecter quelques conseils : s’échauffer longuement, tenir compte des conditions climatiques et apprendre à moduler l’effort en fonction de leur état respiratoire. Si le sportif est un enfant, un programme spécifique d’entraînement et d’adaptation à l’effort est nécessaire.
En cas de diabète
A condition de bien contrôler sa glycémie et de savoir gérer ses hypoglycémies, une personne diabétique peut sans problème pratiquer un sport. L’activité physique fait même partie du traitement de la maladie. Elle augmente en effet l’utilisation du sucre par les muscles, aide le corps à mieux répondre à l’action de l’insuline et diminue les facteurs de risque pour les maladies cardiovasculaires, les crises cardiaques, la paralysie ou la gangrène du pied. Le sport est aussi facteur d’intégration sociale (surtout pour les jeunes) et contribue au bien-être psychologique.
En cas de douleurs dorsales
Certains exercices peuvent soulager les maux de dos ou les aggraver. Il convient donc d’être prudents dans le choix d’une activité sportive et dans sa pratique. Les personnes qui souffrent du dos veilleront à ne jamais faire un exercice à froid. Il est nécessaire de commencer par libérer les tensions musculaires, afin de réduire les contractures, c’est-à-dire pratiquer un exercice pour recouvrer une mobilité optimale (natation, marche, vélo). Une fois la mobilité retrouvée, il est bon de se muscler et de tenter de maintenir un bon équilibre musculaire.
Les conseils et l’entraînement physique peuvent s’avérer efficaces à condition d’être pratiqués sur le long terme. Des programmes de ce type, visant à améliorer les performances musculaires du lombalgique, ont déjà été testés avec succès. Mais ils nécessitent une bonne adéquation du patient aux conseils du médecin et une pratique régulière des exercices. Car une chose est sûre : le repos est loin d’être le meilleur remède contre le mal de dos. S’il peut soulager ponctuellement, il amoindrit les muscles sur le long terme et complique toute tentative de reprise d’activité.