Activités sportives au minimum 1h par jour
Selon l’OMS, deux tiers des enfants ne pratiquent pas assez d’activités physiques. Pour lutter contre la sédentarité des jeunes en âge de scolarité, l’Office fédéral du sport a publié ce printemps un certain nombre de recommandations à leur intention.
Par Patricia Bernheim
L’OMS affirme que deux tiers des enfants font trop peu d’activités physiques. Principales raisons à cela: la modification des conditions de vie, des espaces de jeux devenus trop rares ou trop petits, l’accroissement du trafic, mais aussi un changement de comportement à l’égard des loisirs: la TV et le multimédia qui remplacent souvent les activités et les jeux en plein air.
Enfin, l’absence de fratrie, de camarades pour jouer ou l’exemple de parents sédentaires ont aussi leur influence.
Depuis 1999, on sait qu’il est recommandé aux adultes de pratiquer au moins une demi-heure d’activité physique par jour. En revanche, jusqu’à cette année, il n’existait aucune recommandation de ce type concernant les enfants.
Au printemps dernier, les offices fédéraux du sport et de la santé publique ont édicté, pour la première fois, un certain nombre de recommandations sur les activités physiques ayant des effets bénéfiques sur la santé des enfants et des jeunes en âge de scolarité.
Elles concernent la quantité requise de mouvements, soit une heure par jour au minimum, de même que les aspects qualitatifs. Ainsi, une fois par semaine au moins, il s’agit de mettre l’accent sur les cinq facteurs suivants, soit en diversifiant les activités sportives ou quotidiennes, soit par le biais de sports conjuguant plusieurs d’entre eux:
renforcement de l’ossature: par des activités qui sollicitent le poids et soumettent les os à des charges, comme courir, sautiller, sauter;
renforcement de la musculature: par des activités variées comme l’escalade, les suspensions;
stimulation du système cardiovasculaire: par des activités qui sollicitent l’endurance, comme le jogging, le ski de fond, la natation ou le vélo;
entretien de la souplesse: par des exercices de gymnastique, d’étirements;
amélioration de l’habileté: par un entraînement sportif varié et des exercices ciblés.
A ces cinq recommandations s’en ajoute une sixième: éviter les périodes d’immobilité prolongée et les interrompre, au bout de deux heures environ, par des pauses pour se dégourdir les jambes. La sédentarité entraîne en effet de mauvaises postures, des blessures dues à une musculature trop peu sollicitée ainsi qu’un déficit des fonctions motrices.
Or, une dégradation de la santé survenant durant l’enfance ou l’adolescence détermine la condition physique et la qualité de vie de ces mêmes enfants à l’âge adulte.
Sports et activités physiques sont non seulement positifs pour la santé physique, mais ils ont aussi des effets psychiques et sociaux bénéfiques. Entre autres bienfaits, ils permettent de:
- prévenir et remédier à la surcharge pondérale et à l’obésité;
- prévenir le diabète de type 2;
- prévenir l’ostéoporose;
- améliorer la santé psychique, les performances cognitives et l’intégration sociale.
Obésité et risques
Pour certains enfants, l’activité physique peut représenter un cauchemar. C’est notamment le cas de ceux qui souffrent d’un surpoids. Rejetés, en butte aux railleries, ils peuvent éprouver de réelles difficultés à se changer au vestiaire sous les yeux des autres. A cela s’ajoute le fait que leur poids, lourd à porter, peut les rendre gauches et malhabiles.
«C’est chez les enfants que la progression de l’obésité est la plus importante», rappelait ce printemps dans nos pages le professeur Alain Golay, chef du Service d’enseignement thérapeutique pour maladies chroniques des HUG. Ainsi, en Suisse, le nombre d’enfants obèses a plus que triplé en quarante ans, passant de 3% en 1965 à 10% aujourd’hui.
Or, les enfants obèses présentent des risques multiples: devenir des adultes obèses et développer le même type de maladies chroniques que les adultes, notamment les problèmes cardiovasculaires, l’excès de cholestérol, l’hypertension et le diabète, mais aussi les douleurs articulaires aux genoux et aux hanches, ainsi qu’une mauvaise estime de soi.
Mais, on le sait, les problèmes de surpoids chez l’enfant, comme chez l’adulte, ne sont pas une fatalité. Les facteurs endocriniens et génétiques représentent 1% des cas, mais cela ne suffit pas pour que la maladie se déclare. Encore faut-il un contexte favorable, c’est-à-dire un manque d’activités physiques et de mauvaises habitudes alimentaires.
Sans oublier les facteurs d’ordre psychologique ou social (ennui, problèmes familiaux ou scolaires), qui peuvent amener un enfant à trouver dans la nourriture une compensation à son mal-être.
Retrouver le plaisir du sport
L’activité sportive de l’enfant obèse constitue l’un des piliers de son traitement. Elle lui est donc nécessaire. Or, différentes études montrent que les enfants obèses sont moins actifs et passent plus de temps à regarder la TV ou à jouer à des jeux vidéo que les enfants non obèses.
Pour réconcilier ces enfants avec le sport, rien ne vaut la pratique de sports qui donnent du plaisir, qui sont adaptés au niveau de capacité de l’enfant et qui se pratiquent en famille ou en groupe. Pour éviter la lassitude, les exercices physiques doivent être aussi variés que possible et ludiques.
Plutôt que d’introduire une idée de compétition, mieux vaut être attentif à la manière dont l’enfant pratique chaque activité, le motiver, l’encourager, mettre l’accent sur ses points forts pour lui donner davantage confiance en lui. Le plaisir de sentir son corps bouger est une sensation qu’ils ont oubliée, mais à laquelle ils reprennent vite goût. D’autant plus lorsqu’ils découvrent leur sport de prédilection.
Reste que le surpoids ne peut être combattu par la seule activité physique. Un changement de comportement alimentaire doit toujours y être associé.
Pour rendre ces recommandations claires et attrayantes, l’OFSPO a consulté des
enfants en âge de scolarité et a choisi un disque qui résume toutes les recommandations sous une forme simplifiée.
Le sport avec le sourire
La Fondation Sportsmile, créée en 2005, a pour objectif de promouvoir l’activité physique et le sport pour les enfants (dès 6 ans) et les adolescents atteints de maladies chroniques ou de surpoids, afin de favoriser leur santé, leur qualité de vie et leur intégration.
Sports d’équipe et individuels, gymnastique, cirque et danse, ou encore natation et aquagym sont proposés pendant l’année scolaire. Durant les vacances, matches, tournois ou randonnées à pied ou à vélo sont organisés sous forme de journées, de week-ends ou de séjours.
Liste et dates des activités au 022 727 04 70 sur www.sportsmile.ch.
Exercices et vie quotidienne.
La campagne Enfance active – vie saine, lancée en 2004 par plusieurs organismes dont l’OFSPO, est faite d’une part pour inciter les enfants à plus de mouvements dans la vie quotidienne, et de l’autre pour prendre en compte ce paramètre dans les projets d’urbanisme.
Elle invite aussi parents et enseignants à réfléchir sur la manière d’intégrer davantage d’exercices physiques, et à peu de frais, dans la vie de tous les jours. Divers outils pédagogiques existent, tels que DVD, brochure, jeu de cartes en dix parties intitulé «Exercices à la corde à sauter».
A commander sur www.enfance-active.ch