En finir avec les infections féminines chroniques
Les infections vaginales et urinaires chroniques affectent de très nombreuses femmes chaque année. Deux souches de probiotiques leur sont particulièrement recommandées.
Traduction d’un article du magazine Life Extension
Les femmes sont souvent sujettes à des infections à levures dans leurs tissus vaginaux ainsi qu’à des infections chroniques des voies urinaires, ce qui représente une souffrance significative pour des dizaines de millions d’entre elles chaque année.
Pour éradiquer les infections bactériennes et à levures les plus aiguës, il existe des remèdes puissants. Mais si les conditions à l’origine de la vulnérabilité à ces pathogènes ne sont pas corrigées, le risque de récidive est grand. De nouvelles études révèlent que restaurer une flore probiotique saine protège de manière significative de ce type d’infections chroniques.
Une relation harmonieuse
Bien que nous venions au monde avec un corps stérile (sans micro-organisme vivant dans le corps), la situation change rapidement. Les bactéries amies ne perdent pas de temps pour coloniser les zones où les tissus sont en contact avec l’environnement, comme la bouche, l’appareil digestif et le vagin. Quand les bactéries bénéfiques règnent, une santé optimale est atteinte et maintenue. Dans l’intestin, les bactéries amies aident à maintenir l’intégrité de la muqueuse intestinale et de nouvelles preuves indiquent qu’elles boostent aussi l’immunité.
En se développant, elles empêchent aussi des bactéries beaucoup moins inoffensives de s’installer, d’une part en les évinçant physiquement, de l’autre en altérant de façon optimale l’environnement local pour décourager les bactéries nuisibles de s’installer. Une microflore bénéfique peut compter des centaines de milliards de cellules individuelles. Dans l’intestin, ces micro-organismes amicaux contribuent à approvisionner l’organisme en vitamine K et en acide folique en interagissant avec nos propres cellules dans une relation très complexe mais harmonieuse. Ils aident aussi à moduler le système immunitaire.
Lactobacillus, le meilleur ami des filles
Un processus de colonisation similaire aide aussi à protéger les femmes d’un certain nombre d’infections vaginales. Une fois qu’elles sont établies, les bactéries amies (en particulier celles du genre Lactobacillus) produisent un désinfectant naturel qui aide à maintenir un pH optimal et un équilibre sain des micro-organismes bénéfiques présents dans le vagin tout en excluant les bactéries nuisibles et d’autres agents pathogènes.
Ainsi, certaines souches spécifiques de Lactobacilli produisent une substance comme l’acide lactique qui inhibe le développement des bactéries impliquées dans les vaginoses bactériennes. Ces bactéries amies peuvent aussi inhiber l’adhérence des bactéries responsables de vaginoses.
Facteurs perturbants
De nombreux facteurs peuvent perturber l’équilibre de la microflore amie : traitement par antibiotiques, changement d’alimentation, tabac, activité sexuelle et niveaux de stress fluctuants. Indépendamment de la cause, de telles perturbations peuvent aussi conduire au surdéveloppement d’un agent pathogène ou d’un autre, générant une redoutée mais fréquente infection par levures ou, moins connue mais tout aussi fréquente, une vaginose bactérienne.
Souvent accompagnée d’odeurs, de pertes, de douleurs, de démangeaisons ou de brûlures, la vaginose bactérienne est l’infection vaginale la plus courante chez les femmes en âge d’avoir des enfants. Elle est due à la prolifération de bactéries anaérobiques comme Gardnerella, Mobiluncus, Bacteroides ou Mycoplasma. Les facteurs de risques connus sont une infection antécédente par le virus de l’herpès symplex de type 2, le fait d’avoir plusieurs partenaires sexuels ou un taux de Lactobacilli bas.
Représentant clairement une nuisance, la vaginose bactérienne est aussi associée à un risque accru de développer des pathologies plus sérieuses telles qu’une maladie inflammatoire pelvienne ou des infections sexuellement transmissibles (Chlamydia ou gonorrhée). Elle peut également accroître le risque de complications durant une grossesse.
Un désordre très courant
Chaque année dans le monde, plus de 300 millions de femmes développent une infection urinaire, une vaginose bactérienne ou une vaginite à levures. Ces dernières affectent à elles seules 75% des femmes durant les années où elles peuvent procréer, parmi lesquelles 40 à 50% vont connaître des récidives et 5 à 8% développer une infection chronique au Candida.
Le traitement standard pour les infections au Candida consiste en une thérapeutique antifongique orale ou locale (lire encadré) qui peut demander plusieurs applications. Une vaginose bactérienne est traitée habituellement avec des antibiotiques. Dans tous les cas, les scientifiques constatent que les infections récurrentes de ce type sont notoirement difficiles à soigner et peuvent causer un fort sentiment d’inconfort, des inconvénients et même une détresse psychologique.
Etant donné la prévalence et le très haut taux de récidive de ces infections, ils en déduisent que la majorité des femmes adultes pourraient tirer avantage d’une action préventive.
Mieux vaut prévenir…
Les scientifiques ont identifié des espèces spécifiques de bactéries qui sont spécialement actives dans la protection de la flore vaginale et intestinale, les rendant plus résistantes aux perturbations qui peuvent déboucher sur une prolifération d’espèces de levures et de bactéries pas du tout amies.
Des études cliniques ont montré que les bactéries du genre Lactobacillus sont spécialement efficaces pour établir et maintenir une microflore vaginale équilibrée, en particulier quand elles sont consommées oralement chaque jour.
Une autre étude a examiné le rôle potentiel de ces probiotiques oraux en conjonction avec une thérapie par antibiotiques. Au terme de l’étude, 88% des femmes qui prenaient des antibiotiques et des probiotiques étaient considérées comme guéries. Contrastant fortement avec ce résultat, seules 40% des femmes qui n’avaient pris que le traitement antibiotique l’était. La prise conjointe d’antibiotiques et de Lactobacilli pour éradiquer les vaginoses bactériennes est donc efficace.
Que faire en cas d’infection ?
Que faire en cas de pertes, de brûlures et de démangeaisons qui peuvent faire penser à une infection urinaire ou vaginale ? « Dans un premier temps, on peut avoir recours à des médicaments ne nécessitant pas d’ordonnance, comme ceux à base de plantes pour les infections urinaires légères », explique la pharmacienne responsable de la Pharmacie Principale de Balexert. « En revanche, en présence de sang dans l’urine, visible à l’œil nu ou détectable grâce à un test disponible dans les 7 officines de Genève et Chavannes, une consultation médicale s’impose ».
« Pour les problèmes de type mycoses vaginales, un soin local à appliquer pendant 3 jours peut être proposé si la cliente se plaint de démangeaisons, de pertes et/ou d’odeurs, ainsi que des probiotiques spécifiques à prendre par voie orale pendant 7 jours. Si les symptômes persistent au-delà de trois jours, il faut consulter son gynécologue ».
La Pharmacie Principale propose également des savons pour l’hygiène intime, une lessive antifungique ainsi qu’un gel pour prévenir les mycoses.