Ces bactéries qui nous veulent du bien
On fait en général rimer bactéries et maladies. Mais, dans cette famille nombreuse, il existe aussi des bactéries amies, présentes dans les produits à base de lait fermenté comme les yogourts, qui produisent une foule d’effets bénéfiques sur la santé.
Traduction d’un article du magazine Life Extension
A Depuis des millénaires, les probiotiques forment la part essentielle du régime alimentaire dans les pays méditerranéens et moyen-orientaux, sous la forme de lait fermenté tels que les yogourts, le babeurre ou le kéfir, et de produits végétaux comme les pickles (légumes et autres ingrédients conservés dans du vinaigre). On leur attribue, en partie, le taux relativement bas de maladies chroniques liées à l’âge qui prévaut dans ces régions.
Aujourd’hui, les recherches permettent d’apporter une caution scientifique à cette sagesse traditionnelle et d’utiliser les probiotiques comme des agents pharmaceutiques naturels pour le traitement et la prévention des maladies aussi bien que pour promouvoir la longévité. Ces antibiotiques naturels fournissent en effet une source presque illimitée de matériel biologique actif ayant un impact positif sur la santé.
Les bactéries amies L’intestin humain abrite près de 500 espèces de micro-organismes différents, représentant plus de 100.000 milliards de bactéries. Elles sont tellement intimement impliquées dans notre vie et notre santé qu’elles sont considérées comme faisant partie de l’organisme. Grâce à l’avancée des technologies, les scientifiques peuvent désormais sélectionner des souches spécifiques capables d’accomplir une tâche précise. Les probiotiques, pour la plupart, se trouvent naturellement dans l’appareil digestif des personnes bien portantes. Il en existe plusieurs souches différentes et chacune apporte des bénéfices qui, parfois, se complètent.
Les probiotiques agissent au travers de différents mécanismes pour promouvoir la santé au niveau moléculaire en combattant les organismes potentiellement nuisibles dans l’intestin et en réduisant le risque d’infections ou de maladies dues à des toxines. Ils régulent la réponse immunitaire, ce qui renforce les réactions saines face aux organismes infectieux dangereux, et contribuent à faire baisser les états inflammatoires. De plus, ils soutiennent la fonction du revêtement intérieur de l’intestin en renforçant ses capacités à agir comme une barrière face à des organismes potentiellement dangereux.
Maintenir l’équilibre
Toutes ces actions dépendent d’un signal biochimique entre les bactéries intestinales et les cellules du reste du corps.
Quand l’équilibre intestinal est rompu, les conséquences peuvent être énormes. Des changements négatifs dans le microbiote (ou flore intestinale) sont associés à des maladies chroniques qui incluent inflammation des intestins, cancer, maladies cardio-vasculaires et syndrome métabolique. On sait aujourd’hui que les désordres allergiques, l’asthme et même l’obésité sont aussi liés à une population malsaine de bactéries intestinales.
Notre mode de vie, notre alimentation et des facteurs environnementaux comme la pollution et la sur-utilisation d’antibiotiques, ont pour conséquences que les bactéries bénéfiques sont menacées, ce qui conduit à un certain nombre de pathologies chroniques. Le simple fait de vieillir modifie la population bactérienne de l’intestin et la rend plus proche de la prévention de la santé que de la prévention de la maladie.
Les probiotiques peuvent aider à restaurer l’équilibre et la communication entre les cellules. En ce qui concerne l’appareil digestif, les thérapies par probiotiques sont utilisées pour prévenir ou traiter l’intolérance au lactose, le syndrome du colon irritable, des infections intestinales, des diarrhées, des gastrites et des ulcères causés par la bactérie Helicobacter pylori ou dus à un excès d’antibiotiques. Ils jouent également un rôle dans la prévention du cancer du côlon.
Le cas des Bifidus
Les bactéries de la famille Bifidus figurent parmi celles qui ont été les mieux étudiées. Elle regroupe un très grand nombre d’organismes intestinaux normaux qui présentent une foule d’effets bénéfiques.
Les enfants nourris au sein développent une population microbienne simple, dominée par les Bifidus. Celle-ci contribue à leur bon développement et à celui de leur système immunitaire. Au cours du processus de vieillissement, le taux de Bifidus dans les intestins chute alors que des organismes moins bénéfiques et plus nuisibles augmentent.
L’effet prédominant d’un complément en Bifidus se mesure sur la santé de l’appareil digestif lui-même. Réduction de 34% des épisodes de diarrhées aiguës, de 52% pour celles liées à la prise d’antibiotiques et de 8% pour la turista, la diarrhée des voyageurs. La prise, durant deux semaines, de compléments en Bifidus montre aussi une amélioration des diarrhées chez les personnes allergiques au lactose.
Entre autres effets bénéfiques, le Bifidus contribue à augmenter le bon cholestérol (HDL) et à diminuer le niveau de cholestérol total et le mauvais cholestérol (LDL), contribuant ainsi à la réduction des risques cardio-vasculaires. La prise de Bifidus permet aussi de supprimer la production de cytokine inflammatoire dans les intestins des personnes âgées et de réduire l’état inflammatoire qui contribue aux maladies cardio-vasculaires, au cancer, aux risques de maladie métabolique et donc à des décès prématurés.
Au vu du large éventail de bénéfices sur la santé que représentent ces bactéries amies, les scientifiques recommandent un taux de Bifidus élevé à tous les âges. Les patients immunodéprimés devraient consulter un médecin avant de prendre des probiotiques.