Le livre des 100 ans de la Pharmacie Principale
PREFACE DE JEAN DE TOLEDO
En ce début d’année 2012, la Pharmacie Principale, tout comme moi-même, a franchi le cap du centenaire!
Dans ma mémoire, les familles de Toledo et Mori, la Pharmacie Principale et Genève sont intimement liées. Mon père, qui a fait ses études à l’Ecole de pharmacie de Genève, a été le premier d’une longue lignée de pharmaciens genevois dont je fais partie avec mon cousin Pierre de Toledo, sa fille Anne, mes cousins Alfred et Marcel Mori, mon fils Jean-Philippe et aujourd’hui ma petite-fille Alexandra qui passera son diplôme l’année prochaine! Je suis très reconnaissant à l’Ecole de pharmacie de Genève pour la formation et le savoir qu’elle dispense à notre famille depuis plus d’un siècle.
Depuis son ouverture, la Pharmacie Principale est passée par bien des mutations qui suivent ou précèdent l’évolution du métier de pharmacien. De la boutique d’apothicaire dans laquelle le pharmacien préparait ses spécialités avec le mortier, la cornue et l’alambic à la Pharmacie Principale de l’entre-deux-guerres qui envoyait les produits de ses laboratoires à 200’000 clients dans toute la Suisse puis le Drug - store des années 70, «petit » grand magasin, et aujourd’hui nos sept officines de quartier réparties sur tout le canton. Quelle évolution! La grande révolution du métier a eu lieu pendant la guerre 1939-1945 avec la découverte de la streptomycine et la production industrielle de la pénicilline. La fabrication de ces médicaments exigeant des procédures de plus en plus complexes, les grands laboratoires pharmaceutiques ont fait leur apparition reléguant peu à peu le pharmacien à un rôle de vendeur surqualifié de pilules! Pourtant, le pharmacien est généralement le premier professionnel de la santé à être consulté en cas de problème. Il bénéficie de la confiance de ses clients, qu’il connaît bien souvent de longue date. Je suis convaincu qu’il assume, entre la population et le système de soins, un rôle essentiel qui est à investir davantage. Les études de pharmacie devraient être adaptées pour lui permettre de remplir pleinement et efficacement ce rôle d’accueil dans le réseau de la santé.
Ma mère qui était une Italienne du sud, très catholique et pieuse, croyait aux anges gardiens. J’aime cette figure protectrice et je vois le pharmacien comme l’ange gardien de la santé de ses clients.
Jean de Toledo,
Président de 1953 à 2012 de la Pharmacie Principale de Toledo & Cie puis du Groupe PP Holding SA.